Impression

Impression

Ludmila Rubleŭskaya, traduction par Yuliya Novik

…Un des journaux de Paris en parlerait,

Je le lirai mangeant des huîtres au citron…

La cigarette se veut une rime, elle a un bord doré, le goût menthol…

Zut… Jamais tabac et menthe n’ont un seul arôme.

En plus, je veux parler sans rimes.

Enfin, je ne fume pas.

Un des journaux de Paris,

Et le chapeau est blanc,

La chaise de ce café aussi,

Le bleu éclate sur la nappe

pour mettre la tasse fine en valeur.

Et le café ? Je n’en bois pas, mais l’atmosphère exige.

Que ce soit du chocolat liquide,

Consistant et chaud…

Mais le chagrin—

Comment ça, à Paris ?

Mon Dieu,

Faut-il alors perturber la fantaisie ?—

C’est Lui assis en face de moi.

Il lit sans dire un mot…

Et le journal se plie

Dans ses mains habiles assez

Pour saisir la chance

Soit par son aile soit par ses sabots—

Cela dépend, sous quelle image sera-il.

Une petite fumée vient de la tasse. Le journal froufroute.

« Mes félicitations. Tu es au comble de la gloire ».

Il quitte

Comme une huître, fermé, froid.

Et son manteau, couleur de sable,

Me fait penser à un désert impitoyable.

Alors, bien rêvassé ? Sur la table

Scintille une bougie dans un verre cristal, comme pour Dziady—pour la Toussaint au Bélarus.

On a une décédée—c’est l’harmonie.

Et le journal est froissé en boule,

Et dans mon sac à main repose,

fait de la peau de ce sorcier

Qui m’a prédit le chemin.

Ne dis rien à personne,

Je ne sera pas revenue de ce café de Paris.

Ne me crois pas ?—

Mais les journaux en parlent.

 

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