Ludmila Rubleŭskaya, traduction par Yuliya Novik
Extrait du livre « Sutarenni Romula » (« Les labyrinthes de Romulus »), roman “Gulnia u Albarutheniu” (Jeu en Albaruthenia)
Le monde rappelle une feuille du papier froissée, alors nous n’y sommes pas à l’aise et quittons le chemin choisi en glissant. Et là nous tombons sur une flexion, estompée jusqu’à former un orifice… Où peut-on aller à travers cette petite fenêtre inopinée ? Les notes de Razalia Ivanaŭna dans un petit cahier vert à l’intitulé doré « Leningrad » commencent avec les mots « Mensk, 1933 ». Il serait logique de supposer qu’on se retrouvera dans le même endroit où on est en ce moment, mais à une autre époque, et la première chose qu’on verra sera le cimetière non ruiné, l’église catholique, les chapelles peintes par le fameux artiste Yan Damel… Mais ce n’est pas si simple … Ce n’est pas comme aller voir la grand-mère Hanna manger des crêpes, ou le voisin Radaslaŭ boire un verre de cognac. Tu pénètres Là-bas, dans un milieu étranger, comme si tu touchais à un corps nu d’autrui via un rideau en polyéthylène.